Pourquoi conserver ?

La preuve : c'est utile !

Les raisons qui présidèrent à la création des Archives permettent de donner une première réponse. Ce qui importait, c’était l’utilité des archives pour la reconnaissance et l'estimation des biens nationaux. Il n’y avait donc aucune préoccupation patrimoniale. 

Cette conception, pour choquante qu’elle soit aujourd’hui, révèle en fait la nature première des archives qui n’a pas disparu de nos jours : ce sont un matériau immédiatement utile qui a une valeur de preuve et permet la continuité du travail administratif. Sans archives, sans cette mémoire, les institutions, les personnes sont en effet amnésiques. Un organisme qui est amnésique, une collectivité qui est amnésique, un particulier qui est amnésique, c’est la même chose, il ne peut plus travailler, il a perdu la mémoire. 

Aujourd’hui encore, grâce aux archives, des personnes parviennent à faire reconnaître, qui sa présence sur le territoire, qui sa propriété sur des biens qui lui sont contestés, qui une décision de justice ancienne qui lui est demandée pour reconstituer un dossier. 

Les archives sont des garanties juridiques qui permettent à tout un chacun de défendre ses intérêts.

L'archive : matériau de l'Histoire

Sur cette utilité, s’est greffée, depuis véritablement le XIXe siècle, avec quelques signes avant-coureur au siècle des Lumières, une fonction historique : les archives sont le matériau de l’histoire, elles en sont le laboratoire pour le passé, mais aussi pour l’avenir, elles sont un formidable observatoire de la vie des habitants.

Les archives permettent en effet de retracer l’histoire des institutions et des hommes qui vécurent sur le territoire constituant aujourd’hui le département de la Sarthe. Elles sont constitutives de l’identité collective et individuelle. De la charte originale de fondation du prieuré de Saint-Guingalois à Château-du-Loir aux délibérations du conseil général en passant par les minutes des notaires, les archives de la Sarthe abritent la mémoire écrite du département, qui intéresse autant la grande que la petite histoire, l’érudit que l’amateur, l’administré que l’administratif.

Cette mémoire n’est pas close, elle s’enrichit sans cesse, puisque, jour après jour, de nouvelles archives plus récentes viennent témoigner de l’activité de nos contemporains et plus tard de nos successeurs.

Mémoire du passé et de l'avenir

L'action de l'archiviste l'amène à s'intéresser aux archives des temps passés mais aussi et surtout à celles du temps présent.

En déterminant ce qu'il faut conserver, il se projette dans l'avenir en préparant les matériaux de l'Histoire ; ceux-là mêmes qui feront le bonheur du chercheur de demain.

Partager sur