Autour du chanvre

Publication du jeudi 18 février 2021

Découvrez aujourd’hui, glanés dans les archives, quelques témoignages de l’activité chanvrière en Sarthe.

 

       Cette carte postale illustre la récolte du chanvre, réuni en bottes. De la fin du XVIIIe au début du XXe siècle, l’activité chanvrière en Sarthe a connu un important dynamisme. Le chanvre, utilisé notamment pour la confection de toiles, de cordes ou de voiles de bateau, a été un facteur important du développement économique local.

      En 1914, la Sarthe est le département qui a la production chanvrière la plus importante, principalement répartie entre trois zones : le Belinois, le Saosnois et la campagne au nord du Mans. Des essais ont eu lieu dans les années 1950 pour fabriquer de la pâte à papier à partir de chanvre, sans succès.

  Aujourd’hui, le chanvre est utilisé avant tout dans la construction, pour l’isolation.

 

 

        La deuxième photographie représente le négociant hollandais Victor Van Donghen posant à l’intérieur de son entrepôt de chanvre, situé au 38 de l’avenue Thiers au Mans.

 

 

     Des biques (gerbes dressées en moyettes) de chanvre dans un champ à Marolles-les-Braults en 1923.

     En patois sarthois, le mot chanvre peut devenir « chanbre ». Vous pouvez retrouver des termes liés à l’agriculture dans le Dictionnaire du parler de l’Hommedaire de Gaston Chevereau, disponible en ligne sur le site internet des Archives départementales de la Sarthe (fonds sonores) : http://archives.sarthe.fr/f/Dictionnaire/265/fiche/?&debut=0  

 

 

    Une affiche annonçant une consultation publique en vue de l’ouverture d’un atelier de pilage et de peignage du chanvre au Mans, rue Basse : « Une enquête de commodo et incommodo est ouverte à dater du 12 avril courant, pendant un mois, à l’Hôtel-de-Ville, pour y recevoir les déclarations des habitants sur les avantages et inconvénients de l’établissement d’un atelier pour le pilage et le peignage du chanvre, situé rue Basse, n° 9 ».

     Le pilage et peignage servent à séparer le chanvre de ses impuretés ou de fibres trop courtes ou enroulées sur elles-mêmes.

 

 

 

    Ainsi que l’explique Raoul-François-Lucien Dorizon dans son opuscule intitulé Quelques considérations sur l’hygiène de l’industrie du chanvre et notamment les inconvénients que présente le rouissage tel qu’il se pratique dans la Sarthe (Bordeaux, Cadoret imprimeur, 1897) : « le rouissage (du haut allemand Rozzen, pourrir, faire pourrir) est, comme on le sait, l’opération qui a pour but la séparation de la fibre textile du chanvre de la partie ligneuse, appelée chenevette ».

 

    La macération dans l’eau ou sur la terre affermit les fibres de chanvre et permet de séparer l’écorce et le filament.

 

 

       L’utilisation du chanvre pour la fabrication de toiles est ancienne. Elle se développe au XVIIIe siècle, avant de décliner peu à peu dans la seconde moitié du XIXe siècle, au moment de l’industrialisation.

 

       L’activité « toilière » consiste surtout en la fabrication de toiles d’emballage conçues pour la tapisserie, appelées canevas (caneve signifiant chanvre), et la réalisation de voiles pour les bateaux, exportées vers les ports de Nantes, La Rochelle, Bordeaux notamment. À partir de 1850, les toiles servent également à fabriquer des sacs.

 

       Le moulin représenté sur la carte postale est un moulin à chanvre, mû par la force hydraulique. Des meules en pierre viennent échauffer les fibres du chanvre, rendu ainsi plus souple pour la fabrication de la toile.   


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