Une lettre de François Ménard de la Groye

Publication du jeudi 12 novembre 2020

Nous vous présentons aujourd’hui une lettre de François Ménard de la Groye, datée du 13 novembre 1789, dans laquelle il annonce à son épouse la création des départements.

 

   Député du Tiers-État pour le Maine depuis le mois de mars 1789, François Ménard de la Groye annonce dans sa lettre les principes de la création des départements : « Enfin nous touchons au point de donner aux provinces une forme nouvelle. Il a été décrété

 

1° Qu’il sera fait une nouvelle division du royaume.

2° Que les premiers départements de la nouvelle division iront pour le moins au nombre de 75 et ne pourront excéder celui de 85.

3° Que chaque département sera subdivisé en districts.

4° Que le nombre de districts ne sera pas nécessairement le même pour tous les départements, mais que partout ils seront en nombre ternaire, savoir de trois, six ou neuf, et que ce nombre ternaire de districts en chaque département sera fixé par l’Assemblée nationale d’après les instructions qui seront fournies par les députés des provinces ».

              Pour plus d’informations concernant François Ménard de la Groye, vous pouvez retrouver la publication Jeudi Archives du 9 avril 2020 

 

   Plus loin dans sa lettre, François Ménard de la Groye évoque les débats autour des limites des départements issus de l’ancienne généralité de Tours et de la province du Maine : « Hier les députés de la généralité de Tours s’assemblèrent, vers sept heures du soir, chez M. le duc de Praslin [député de la noblesse], et là nous convînmes des nouvelles limites qui sépareront le Maine, la Touraine et l’Anjou. MM. d’Anjou nous ont fait l’abandon de plus de cent paroisses qui seront détachées de leur territoire. Il y aura pour le Maine deux départements dont l’un aura pour chef-lieu la ville du Mans et l’autre celle de Laval. Nous ne sommes pas encore tout-à-fait d’accord avec MM. du Bas-Maine sur les limites qui doivent séparer leur département du nôtre […]. Au reste, notre département, dût-il être en définitif tel qu’on nous l’accorde, nous n’aurions pas, je crois, beaucoup à nous plaindre ; car il ne cède point en étendue à celui de Laval, et il me paraît très bien arrondi. Je ne sais de quelle manière nous le subdiviserons ; mais nous y formerons six ou neuf districts ».

              Le nouveau département ne porte pas encore le nom de « Sarthe », mais celui de département du Mans. La mention de département du Haut-Maine peut parfois aussi se rencontrer dans les textes de cette époque.


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