Marie Oyon (1898-1969) et Renée Armand (1907-1992)

Publication du 18 juin 2020

Découvrez les deux premières conseillères générales de la Sarthe, élues en 1945 : Marie Oyon (1898-1969) et Renée Armand (1907-1992), avec ces documents conservés aux Archives départementales !

 

  • Marie Oyon (1898-1969)

Marie Tunney naît en 1898 à Montoir-de-Bretagne (département de la Loire-Atlantique). Exerçant le métier de sténodactylographe, elle vient s’établir en Sarthe pour des raisons professionnelles et se marie avec Alexandre Oyon, qui devient maire-adjoint du Mans. Durant la seconde guerre mondiale, le couple entre dans la Résistance, Alexandre Oyon étant l’un des responsables de l’Armée secrète dans la Sarthe. Le 21 février 1944, Alexandre et Marie Oyon sont arrêtés par la Gestapo à leur domicile au Mans. Marie Oyon est déportée au camp de concentration de Ravensbrück, à 80 kilomètres au nord de Berlin. Son mari meurt en déportation à Amstetten (annexe du camp de Mauthausen, en Allemagne) le 27 mars 1945.

De retour au Mans en 1945, Marie Oyon s’engage dans la vie politique. Lors des élections cantonales de septembre 1945, elle est élue conseillère générale du 3e canton du Mans.

Figurant parmi les premières femmes parlementaires en France, Marie Oyon est membre de l’Assemblée nationale constituante, assemblée élue le 21 octobre 1945 et chargée de proposer un projet de Constitution. Toutefois, ce projet de Constitution proposé au vote des Français par un référendum le 5 mai 1946 n’est pas approuvé. Par ailleurs, Marie Oyon est sénatrice de 1946 à 1948. Parmi les sujets qui lui tiennent à cœur figurent les droits des prisonniers et déportés politiques, la fréquentation scolaire et les droits des femmes isolées élevant seules leurs enfants.

Marie Oyon est décédée le 11 octobre 1969.

 
  • Renée Armand (1907-1992)

Née à Paris en 1907, Renée de Moustiers est propriétaire du château de Montabon (Noyen-sur-Sarthe) qu’elle acquiert en 1936 avec son époux Jean-François Armand (1900-1944). Résistant, celui-ci est arrêté le 26 mars 1944 par la police de sûreté allemande et emprisonné à la prison du Vert-Galant au Mans. Déporté, Jean-François Armand meurt au camp de Neuengamme (en Allemagne, au sud-est d’Hambourg), le 8 novembre 1944.

Après la seconde guerre mondiale, la comtesse Armand est présidente des Veuves de guerre de la Sarthe.

Le document ci-dessous est une lettre écrite par Renée Armand pour solliciter « des bons d’essences délivrés pour la campagne électorale ». Il s’agit des élections cantonales de septembre 1945. Attribués aux candidats et candidates (à raison de 50 litres chacun), les bons d’essence doivent être utilisés dans le cadre de la campagne électorale, notamment pour les déplacements servant à l’affichage.

Renée Armand est élue, au premier tour, le 23 septembre 1945, conseillère générale de la Sarthe pour le canton de Malicorne, mandat qu’elle exerce pendant 22 ans, jusqu’en septembre 1967.
Renée Armand est décédée à Noyen-sur-Sarthe, le 13 janvier 1992.

 

  • Lettre du général de Gaulle adressée à la comtesse Armand, conseillère générale de la Sarthe, 14 janvier 1966 (Archives départementales de la Sarthe, 145 J) 

Le général de Gaulle (1890-1970), président sortant, est réélu président de la République le 19 décembre 1965, face au candidat François Mitterrand.

Dans une lettre dactylographiée datée du 14 janvier 1966, le président de la République répond à la lettre que lui a adressée précédemment la comtesse Armand, lettre dans laquelle elle lui adressait ses félicitations, au nom des « femmes de France », et évoquait la place prise par la télévision durant la campagne présidentielle : « Depuis quinze jours nous vivons accrochés au petit écran de la télévision. Jeunes et vieux nous avons été profondément émus de vos dialogues ».

 

  •  Lettre de Georges Pompidou adressée à Renée Armand, 4 juin 1969 (Archives départementales de la Sarthe, 145 J)

Le 4 juin 1969, trois jours après le premier tour des élections présidentielles où il est apparu en tête des suffrages, Georges Pompidou (1911-1974) écrit à Renée Armand : « J’ai été informé de votre action pour le soutien de ma candidature et tiens à vous en remercier personnellement. L’effort doit maintenant consister à assurer le 15 juin [date du deuxième tour des élections présidentielles] un large succès. Ce sera, au-delà de ma personne, celui de l’union, du progrès et de l’intérêt national. Agréez, chère Madame, l’expression de mes hommages. Pompidou ».

Georges Pompidou est élu président de la République le 15 juin 1969.







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