Autour de Molière

Publication du jeudi 24 mars 2022

     Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le nom de Molière, est à l’honneur en 2022. Cette année est célébré le 400e anniversaire de sa naissance.

     Molière est-il venu dans le Maine ? Cela demeure un mystère. Découvrez quelques documents autour de Molière, extraits des Archives départementales de la Sarthe.

Visuel : Henri Chardon, Nouveaux documents sur les comédiens de campagne et la vie de Molière, Paris, Alphonse Picard, 1886 (Archives départementales de la Sarthe, BIB G 1)

Henri Chardon (1834-1906), érudit local, vice-président de la Société historique et archéologique du Maine et conseiller général de la Sarthe, est l’auteur d’études sur l’histoire littéraire du Maine. Il publie en 1876 une monographie intitulée La Troupe du Roman comique dévoilée et les Comédiens de campagne au XVIIe siècle, dans laquelle il établit un parallèle entre la troupe de Molière et les comédiens du Roman Comique de Paul Scarron, paru en deux parties, en 1652 et 1657.

Dans ses Nouveaux documents sur les comédiens de campagne et la vie de Molière, ouvrage en deux volumes, Henri Chardon s’interroge sur la possibilité d’un passage de Molière au Mans, sans toutefois réussir à l’établir de façon certaine : « Si Molière avait passé par le Maine, ce ne serait que dans la période de sa vie restée la plus inconnue, du 13 février 1650 à décembre 1652, et qui comprend deux années théâtrales complètes de Pâques 1650 à Pâques 1652. Quant au prétendu passage de 1646 à 1648, il n’y faut plus guère penser depuis qu’on a commencé à débrouiller les pérégrinations de la troupe des comédiens du duc d’Epernon, dont faisait partie alors Molière et qu’on sait qu’il n’a dû venir à Nantes que du Midi, en remontant le sud-ouest de la France ».

 


 

Visuel : portrait en buste de Paul Scarron, gravure de Pierre Daret, 1663-1664 (Archives départementales de la Sarthe, 18 J 769).

 

Quelques comédies burlesques de Paul Scarron (1610-1660) ont figuré au répertoire des pièces jouées par la troupe de Molière après 1659 : Jodelet ou le Maître valet (1645), L’Héritier ridicule (1650) ou bien Don Japhet d’Arménie (1653). Ces œuvres sont fortement influencées par le théâtre espagnol.

Molière s’est inspiré de la nouvelle Les Hypocrites (1655) pour composer son Tartuffe, l’histoire d’un faux dévot jouant avec la crédulité de ses contemporains.

Ce portrait de Paul Scarron figure en frontispice de l’édition des Œuvres (1663-1664). Les vers en latin figurant en-dessous du buste sont du poète Gilles Ménage (1613-1692). 

 


 Visuel :  Tartuffe, Molière d’honneur 1992, Théâtre municipal du Mans, Alphagraph imprimeur, 1992 (Archives départementales de la Sarthe, 8 Fi 809).

 

 

Une affiche annonçant la représentation au Théâtre municipal du Mans du Tartuffe de Molière, dans une mise en scène de Jean Danet (1924-2001). La pièce est jouée par des comédiens de la troupe des Tréteaux de France, fondée par Jean Danet en 1959.

 Le Tartuffe (ou l’Imposteur) est une comédie en cinq actes, jouée pour la première fois le 5 février 1669 au Théâtre du Palais-Royal. Il s’agit d’une des pièces les plus connues de Molière. Elle a suscité à l’époque une querelle farouche entre défenseurs et pourfendeurs de la pièce, pour des raisons de considérations religieuses. Celle-ci a été interdite plusieurs fois, avant d’être enfin autorisée par le pouvoir royal.

 


 

 Visuel : M. A. Dupré, Monument de Molière, Saint-Calais, Peltier-Voisin imprimeur-libraire, 1843 (Archives départementales de la Sarthe, 13 F 953).

 

M. Alphonse Dupré, principal du collège de Saint-Calais, publie en 1843 un poème intitulé Monument de Molière. Cette pièce de vers a concouru pour le prix de poésie décerné par l’Académie française.

Le poème est la description d’un monument qui existe véritablement, la fontaine Molière (appelée également Monument à Molière), dont la statue principale est l’œuvre de Bernard-Gabriel Seurre (1795-1867). Cette fontaine, érigée au moyen d’une souscription nationale, est située à Paris à l’angle de la rue Molière et de la rue Richelieu, dans le 1er arrondissement.

Voici un extrait du poème :

 « Observons de plus près le riche monument ;

Avançons-nous, voyons s’il nous dit noblement

De ce peintre immortel la poétique histoire,

Et s’il peut lui solder l’intérêt de sa gloire. »

 

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