La guerre franco-prussienne en Sarthe (1870-1871)

Publication du jeudi 7 janvier 2021

      Découvrez aujourd’hui, grâce aux Archives départementales, un ensemble de documents autour de la guerre de 1870 dans le département de la Sarthe, en particulier, sur de la bataille du Mans (11 et 12 janvier 1871).

 

 

       Le 1er janvier 1871, les Prussiens, sous le commandement du prince Frédéric-Charles de Prusse, dont le quartier général est établi au château d’Ardenay, marchent vers le Mans pour enrayer la constitution d’une 2e armée de la Loire dirigée par le général Antoine Chanzy (1823-1883). Cette armée de la Loire a pour objectif de libérer Paris de l’occupant prussien. Les effectifs de la 2e armée de la Loire représentent 150 000 soldats, dont un tiers sont inexpérimentés. Autre désavantage, leur équipement est vétuste et les fusils se chargent par la bouche.

        La bataille du Mans se déroule les 11 et 12 janvier 1871, sur le plateau d’Auvours à Champagné et dans les communes de Changé et d’Yvré-l’Évêque. C’est une rude défaite pour l’armée française. On déplore 29 000 soldats français tués, blessés ou prisonniers. Les Prussiens prennent à l’ennemi 17 canons et deux drapeaux. Un tiers des soldats de l’armée de la Loire fait le choix de déserter. Ceux qui sont restés dans les rangs de l’armée se replient vers Laval, en abandonnant du matériel et des pièces d’artillerie. Le 13 janvier, les Prussiens parviennent de nuit à s’emparer du camp de Conlie où sont cantonnés des soldats réservistes bretons. 

        Parue sous la forme d’une carte postale, cette estampe patriotique du début du XXe siècle montre le courage des soldats français, munis de sabres et fusils à baïonnettes, montant à l’assaut des lignes prussiennes.

 


   Le monument Chanzy, commémorant le général Antoine Chanzy et la 2e armée de la Loire, a été érigé au Mans en 1885.

   La statue du général Chanzy est en bronze. Œuvre du sculpteur valenciennois Gustave Crauk (1827-1905), elle surplombe un socle gravé en pierre au pied duquel se tient un groupe de soldats. Ce groupe, également en bronze, a été sculpté par Aristide Croisy (1840-1899), originaire des Ardennes. Les 14 personnages, certains en train de combattre, les autres blessés, sont très divers : fantassins, artilleurs, cavaliers, « mobiles » et marins. Un officier se tient drapé dans les plis du drapeau tricolore, symbolisant la défense de la patrie. Un cheval blessé est couché à terre.

     L’artiste a souhaité évoquer l’image d’un combat héroïque, où chaque soldat est résigné à se battre jusqu’à la dernière cartouche, jusqu’au dernier souffle.

 


 

     Cet article est paru le 16 juillet 1870 dans le journal La Sarthe au lendemain de l’entrée en guerre de la France contre la Prusse. L’auteur de l’article estime que c’est une décision heureuse et nécessaire. Selon lui, la Nation répondra à l’appel lancé par Napoléon III : « En 1859, l’Empereur partant pour la guerre d’Italie était salué de clameurs enthousiastes. En 1870, partant pour la guerre du Rhin, il sera plus vivement applaudi encore […]. La guerre est déclarée, nous dit-on. Tout est prêt, hommes et canons. Il n’y a plus qu’un seul cri : En marche !».

    Le Commissaire central de police du Mans écrit dans un rapport daté du 25 juillet 1870 : « La guerre avec la Prusse est généralement bien accueillie par les populations qui la considèrent comme une nécessité et comme une légitime revanche de 1814-1815 ». 

 


 

    Dans ce courrier en date du 5 octobre 1870, le préfet de la Sarthe Georges Le Chevalier (1839-1909) s’adresse aux maires des communes sarthoises et évoque la constitution de pelotons de guetteurs : « J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien désigner, dans vos communes respectives, cinq hommes connaissant bien le pays, actifs et intelligents, qui pourraient servir de guetteurs, pour le cas où l’ennemi viendrait à pénétrer dans vos contrées. Ces guetteurs devraient se mettre en communication avec ceux de la commune voisine pour que, le plus rapidement possible, nous soyons avertis de son approche ».

   La plupart des maires répondent au préfet en faisant parvenir une liste de cinq personnes, avec mention de l’âge.   Les premiers Prussiens pénètrent à la fin du mois de novembre 1870 à l’est du département. Cette période d’occupation est marquée notamment par des combats violents, exactions, pillages et réquisitions de denrées. Un armistice est signé le 28 janvier 1871. Les brutalités commises par les Prussiens s’atténuent après cette date.

 


 

       Au cours de la guerre 1870-1871, l’ingénieur et inventeur Amédée Bollée père (1844-1917) modifie et perfectionne le canon système de Reffye, appelé plus communément mitrailleuse. Il ajoute pour cela une enveloppe extérieure aux tubes, emplie d’eau circulant vers un dispositif de refroidissement, qui permet un tir plus soutenu.

     Cette idée de perfectionner la mitrailleuse est venue à Amédée Bollée père lors d’une visite aux États-Unis à la fin de la guerre de Sécession (conflit qui prend la forme d’une guerre civile entre le Nord et le Sud, de 1861 à 1864). Il constate que le Sud a perdu la guerre faute d’industrie d’armement lourd. Il s’intéresse dès lors à la question des mitrailleuses pour l’armée française.

     La photographie a été prise dans le jardin d’Amédée Bollée père au 81 bis avenue de Paris, dans les années 1885-1890. Un exemplaire de ce canon est offert par Amédée Bollée fils (1867-1926) au musée de l’Armée à Paris par lettre du 12 décembre 1918 et expédiée en juin 1919.

 

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