Le Conseil général en 1848

Publication du 28 mai 2020

 

 Retour aujourd’hui sur le Conseil général de la Sarthe en 1848, à travers la séance du 30 janvier, durant laquelle est évoquée notamment la création d’une ferme-école.

 

  • La séance du 30 janvier 1848 

    Au cours de la séance du Conseil général du 30 janvier 1848, les 24 membres présents se réunissent à l’Hôtel de Préfecture. Il est mentionné dans le procès-verbal que les quatre conseillers absents « présentent […] des excuses déclarées légitimes par le Conseil ».

   Voici comment est transcrite l’ouverture de la session : « M. le Préfet donne lecture de l’ordonnance royale en date du 10 de ce mois, qui convoque extraordinairement le Conseil général de la Sarthe à l’effet de délibérer sur la fondation d’une ferme-école, destinée à propager l’enseignement de l’agriculture, et sur les autres affaires urgentes que le Préfet croit devoir lui soumettre. Il prononce au nom du roi l’ouverture de cette session ». Le roi est Louis-Philippe, roi des Français, dont le règne a commencé le 9 août 1830 et se termine 24 février 1848.

     Ce jour-là est votée la formation d’un nouveau bureau. Auguste-Casimir Trotté de La Roche (1794-1860) est élu président du Conseil général.

 

       

  • Auguste de Talhouët-Roy (1819-1884)

       Le procès-verbal est rédigé par Auguste de Talhouët-Roy, qui, en qualité de benjamin des conseillers généraux, est nommé secrétaire provisoire.

       Né à Paris, Auguste de Talhouët-Roy (1819-1884), marquis de Talhouët, est élu conseiller général en 1845. Il préside le Conseil général à deux reprises, entre 1870 et 1871, puis entre 1875 et 1877. Auguste de Talhouët-Roy exerce, au cours de sa carrière politique, des mandats locaux et nationaux, puisqu’il est maire du Lude en 1848, député de la Sarthe de 1849 à 1876, sénateur de la Sarthe de 1876 à 1882. Dans le gouvernement d’Émile Ollivier, il est ministre des Travaux publics du 2 janvier au 15 mai 1875.             

       Il meurt en 1884 au château du Lude, dont il est le propriétaire.

 

  • La ferme-école de la Sarthe

   Le procès-verbal de la séance du 30 janvier 1848 montre que l’enseignement agricole est déjà un enjeu important. Un décret relatif à l’enseignement agricole et à la création des écoles d’agriculture paraît le 3 octobre 1848. Il instaure les fermes-écoles départementales, les écoles régionales et un institut national agronomique. La France compte cette année-là 27 fermes-écoles départementales. Ces établissements, implantés sur des terres privées, sont tenus par des propriétaires ou des fermiers.

   Créée en 1848, la ferme-école de la Sarthe est l’un des premiers exemples de l’enseignement professionnel agricole en France. L’établissement, situé dans un premier temps au domaine de la Chauvinière à Joué-l’Abbé, est ensuite transféré en 1872 au domaine de la Pilletière à Jupilles. En 1891, la ferme-école devient « école pratique d’agriculture et de laiterie » et sert à « former des chefs de culture, à donner une bonne instruction professionnelle aux fils de cultivateurs, propriétaires et fermiers, et, en général, aux jeunes gens qui se destinent à la carrière agricole ».

 

  • Les signatures des membres du Conseil général

 

    Voici les signatures des conseillers généraux de la Sarthe en bas du procès-verbal de la séance du 30 janvier 1848.

   Outre le président Auguste-Casimir Trotté de La Roche, figurent parmi les conseillers Augustin-Henry Caillard d’Aillières (1784-1857), Ariste-Jacques Trouvé-Chauvel (1805-1883), Louis Basse (1768-1851), Auguste de Talhouët-Roy (1819-1884), Charles Drouet (1779-1862) et Théodore Grimault (1815-1869).

   Par ailleurs, par la loi du 3 juillet 1848, la IIe République instaure l’élection des conseillers généraux et municipaux au suffrage universel. Les conseillers généraux sont élus à raison d’un par canton pour une durée de neuf ans, renouvelables tous les trois ans et rééligibles.

 

 

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